Une dette chère au cœur de Jérôme BALOGE…

Depuis son élection, Jérôme Baloge ne cesse de parler de la dette. Il est vrai que c’est un sujet qui présente pour lui de nombreux avantages !

Jérôme Baloge passe son temps à se poser en victime de la gestion « écolo-socialo-communiste » de l’équipe précédente :

  • pour mieux se défausser de ses responsabilités (sa gestion brutale des réductions de personnel)

  • et pour se glorifier de ses prétendues réussites (une prétendue amélioration de la situation sur la dette).

Mais,…

     I/ Les faits sont bien différents de ce qu’il affirme.

             1/ Il affirme que l’endettement est catastrophique… c’est faux !

La dette présenté par Monsieur Baloge comme catastrophique est en réalité aujourd’hui très proche de la moyenne des villes de même taille (seulement 7% d’écart!). Niort a donc un endettement tout à fait normal rapporté à sa taille.

Ayant été conseiller municipal depuis 2001, j’ai participé à 3 majorités regroupant des écologistes, des socialistes, des communistes et des radicaux. Alors que les maires successifs se détestaient parfois cordialement, il est curieux de constater à posteriori que ces équipes ont finalement géré dans une grande continuité et cohérence :

  • Dans les années fin 90/ début 2000 : lancement des « grands projets », et baisse de l’endettement en prévision des besoins de financement des projets futurs.

  • Dans le milieu des années 2000 : démarrage des grands projets, l’endettement augmente progressivement

  • Fin des années 2000/ début des années 2010 : point haut de la levée des emprunts avec la réalisation concrète des grands projets. L’endettement augmente, et rejoint la moyenne des villes comparables.

En résumé, la dette portée à un niveau très bas en prévision des futurs projets a remonté avec la réalisation concrète de ces projets et nous a ramené à la moyenne d’endettement des villes comparables. C’est ce qu’on appelle une bonne gestion de ces grands projets, avec une anticipation financière de leur impact.

             2/ Jérôme Baloge joue en permanence de l’amalgame entre dette de l’Etat et dette des collectivités locales.

L’équipe de Jérôme Baloge tente en permanence de brouiller la compréhension de la situation en faisant un parallèle entre l’endettement de l’Etat (dette liée au FONCTIONNEMENT, l’Etat a moins de recettes courante que de dépenses courantes) et l’endettement des collectivités locales que la loi n’autorise que pour l’INVESTISSEMENT (on emprunte pour financer une réalisation qui a une durée de vie longue).

C’est aussi différent qu’une entreprise qui irait voir son banquier parce qu’elle n’arrive plus à boucler ses fins de mois (ce n’est pas bon signe !!) et une entreprise qui emprunte pour réaliser les investissements nécessaires à son développement.

A Niort, ces emprunts ont servi à financer des projets essentiels, principalement :

  • l’ORU, une nécessité sociale dans des quartiers délaissés depuis trop longtemps

  • la Brèche et le centre-ville : une nécessité pour l’attractivité du cœur d’agglo

  • Terre de Sports : un projet utile au développement local culturel et sportif.

A noter que Jérôme Baloge qui vitupère contre l’endettement n’a jamais désavoué aucun de ces projets ni dit lequel il aurait renoncé à faire s’il avait été en responsabilité ! On touche à la schizophrénie politique…

             3/ Avec Baloge, la dette ne baisse pas 

Voici les montants de l’encours de la dette (source: l’actuelle majorité !) :

     2012 : 87,84 M€

     2013 : 88,96 M€

     2014 : 89,94 M€

La dette n’a donc pas baissé. A noter aussi que sont rythme de progression est stable: elle a augmenté d’environ 1 M€ lors de la dernière année du mandat de Geneviève Gaillard et, pareillement d’environ 1 M€ lors de la première année de mandat de Jérôme Baloge.

A noter aussi que les conditions de la dette de la ville n’ont pas été renégociées à ce jour contrairement à ce que Jérôme Baloge a laissé entendre. Elle vont l’être (voir ci-dessous « La manne des taux d’intérêt »). Difficile dans ces conditions de prétendre avoir amélioré la situation de la dette… sans y avoir touché !

     II/ Une situation très favorable :

La réalité de l’héritage est donc très loin de ce que décrit Jérôme Baloge qui la noircît à dessein. Et, par ailleurs, il a la chance de bénéficier d’un contexte très favorable.

             1/ La manne du FCTVA !

Il le dit peu (c’est étonnant !) mais Jérôme Baloge et son équipe vont bénéficier de 2 M€ de FCTVA (Fond de Compensation de la TVA), qu’il pourra utiliser pour ses investissements. D’où proviennent ces 2 M€ ? C’est un remboursement par l’Etat (avec 2 ans de décalage) des sommes de TVA encaissées sur les travaux réalisés par l’ancienne équipe ! Comme les investissements avaient été importants, le montant de FCTVA est exceptionnellement haut.

             2/ La manne des taux d’intérêt

Jérôme Baloge annonce une renégociation de la dette dont il espère une très grosse diminution des mensualités d’emprunt. Evidemment, il laisse penser que cela serait à attribuer à ses grands talents de négociateur ( !!).

La réalité est plus simple : la politique actuelle de la BCE amène à des taux d’intérêt historiquement bas. C’est cela qui rendra d’éventuelles renégociations intéressantes: cela ne doit rien aux talents de négociateur de Baloge ! 

Tel la « mouche du coche », Jérôme Baloge se glorifie de l’amélioration de la situation… sans y être pour quoi que ce soit ! Mais, après tout, s’il est convaincu que c’est lui qui fait avancer le carrosse, c’est déjà bon pour son moral (et surtout pour sa com’ !).

             3/ La manne du marché du BTP

Depuis quelques mois, les collectivités territoriales sont face à un marché du BTP là aussi très bas. Les réponses aux appels d’offres sont fréquemment de 20 à 30 % inférieures aux estimations. C’est, là aussi, une chance pour l’équipe actuelle qui voit le coût budgétaire de tous ses projets d’investissement sérieusement diminuer !

Non seulement cela ne doit rien à leur mérite, mais en plus, c’est une chance qu’ils ne saisissent pas ( !) :

  • Faute d’être au clair sur leurs projets, ils ne sont toujours pas en capacité, après un an aux responsabilités, de lancer des réalisations utiles (excepté celles qui avaient été programmées antérieurement: voies bus au Clou-Bouchet, Rue de Galuchet, de la Mirandelle, etc…).

  • Enfermé dans la politique austéritaire qu’ils ont choisi, l’équipe Baloge serre la vis aux investissements possibles.

Résultat, des opérations qui auraient pu se faire à des conditions financières favorables n’auront pas lieu aujourd’hui et devront être réalisées demain dans un contexte de taux probablement moins favorable. Et par ailleurs, la faiblesse de l’action municipale en investissement ne contribue pas à limiter les difficultés locales du secteur du BTP. De nombreuses entreprises qui dépendent en partie des marchés publics sont à la peine et les conséquences sur l’emploi se font sentir.

En conclusion, l’héritage n’est pas celui que décrit Jérôme Baloge : il ne s’en sert que comme prétexte pour mener sa politique brutale de réduction du personnel municipal (par convictions libérales) et pour se nimber d’une gloire indu en prétendant redresser la situation de la dette. 

Enfin, lui qui communique tant, il est bien peu disert sur les trois éléments de contexte qui le place dans une situation confortable pour agir… si seulement il savait dans quel sens agir !

Remonter