Ras la coquille !

Images choquantes de milliers d’œufs explosés sur des vitres alors que les associations caritatives ont tant besoin de nourriture pour les personnes les plus démunies.

Les éleveurs endettés par la construction de leurs gigantesques poulaillers n’ont effectivement que leurs yeux pour pleurer quand les prix de vente chutent. Détruire leur production est pour eux l’ultime moyen médiatique de faire connaître leur désespoir.

Conséquence du modèle intensif imposé aux agriculteurs depuis les années 60, la surproduction fait aujourd’hui dramatiquement baisser les cours. Produire toujours plus, toujours plus vite sans se préoccuper de la qualité du produit, des conditions de vie des animaux et des problèmes générés par les élevages de masse (odeurs, déjections, maladies…). Voilà le cercle vicieux qu’il faut casser en revenant à une production locale de qualité, encore mieux si c’est bio, avec moins d’intermédiaires comme le font les AMAP ou les boutiques de producteurs locaux.

De surcroît la solution proposée aux éleveurs par le Ministre de l’Agriculture nous laisse pantois : écouler les œufs français en Afrique du Nord ou en Asie au risque de tuer le marché des petits paysans locaux. Déjà l’exportation en Afrique des poulets du producteur Doux avaient ruiné la production locale ! Bis repetita ! Qu’en est-il de l’aide au développement de l’agriculture des pays du Sud si les produits de la surproduction des pays du Nord envahissent leurs marchés ?

Nous marchons sur la tête ou à défaut sur des œufs avec cette politique de courte vue !

Virginie Léonard

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