« Indemnités ? Pour vivre heureux, vivons cachés ! »

 

Pendant sa campagne des municipales, Jérôme Baloge aurait pu lancer une tirade à la façon de François Hollande (mais il faut ici imaginer Notre Baloge municipal prenant sa plus belle voix Gaulienne) :

«  Moi Président de la CAN et Maire de Niort, je veux que les élus soient exemplaires… »

« Moi Président de la CAN et Maire de Niort, je baisserai les indemnités des élus de 30%… »

 

A première vue, c’est un engagement tenu ! Le montant total des indemnités municipales a effectivement baissé de 28% par rapport à la précédente mandature (on ne va pas chipoter sur 2%). Un bon point pour Monsieur Baloge, donc !

Mais, mais, mais, mais, mais… certains d’entre vous ont commencé à le comprendre, dans le Balogisme, ce n’est jamais la vitrine qui est intéressante, mais l’arrière boutique.

[C’est une arrière-boutique fort mal éclairée, où les indemnités sont exprimées en « indice brut 1015 / IM 861 » et où des documents normalement accessibles deviennent difficiles à trouver !]

Poussons la porte et allons voir de plus près…

 

LE « Winner » et les « Losers »

 

Adepte de la théorie du ruissellement, Jérôme Baloge est très attentif à la répartition des richesses (c’est un « gaulliste social » quand même !).

Théorie du ruissellement

Du coup il est intéressant de regarder comment se répartit cette diminution de 28% des indemnités des élus municipaux.

Vous pensiez que c’était tout simplement -28% pour tout le monde ? Perdu !

 

D’abord, l’opposition :

Pour mémoire, c’est l’équipe municipale de 2008 qui avait instauré des indemnités pour les élus d’opposition : tout simplement parce que cela nous semblait démocratique de donner à nos contradicteurs les moyens de travailler. L’indemnité d’alors, dont a bénéficié Jérôme Baloge à l’époque était de 200€.

C’était manifestement déraisonnable, elle est désormais ramenée à 152,06 €. Moins 24% pour les élus de l’opposition, donc. Il n’y a pas lieu de se plaindre : on est en gros dans la moyenne de la baisse des indemnités. Peut-être peut on juste noter le manque de fair-play de Jérôme Baloge qui fait financer ses annonces sur le dos de son opposition alors qu’en 2008, celle-ci avait, au contraire, engagé des dépenses pour donner les moyens de travailler à l’opposition de droite.

 

Les Conseillers municipaux « de base » :

Là, lorsque la gauche était aux responsabilités, il y avait trois cas de figure :

  • La majorité des conseillers : ils avaient une délégation normale et percevaient 1000€ d’indemnités
  • Trois conseillers, à qui avaient été confiées des missions un peu plus lourdes, percevaient 1500€ d’indemnités
  • Enfin, les conseillers qui avaient un mandat au Conseil Général avaient renoncé à une partie de leur indemnité municipale et ne percevaient donc que 400€.

Aujourd’hui, c’est plus simple. Plutôt que du « Gaullisme social », c’est carrément de l’égalitarisme à la sauce « communisme stalinien » : peu importe les missions et la charge de travail, tous les conseillers de base de la majorité ont une indemnité de 475,18 €.

Là, la réduction est drastique : les « petits » conseillers voient leur indemnité baisser de -52% à -68% par rapport à ce qui existait avant : ce sont eux qui font le gros de l’effort. Au total, la baisse des indemnités de l’opposition plus celle des conseillers municipaux de base représente 85% des économies réalisées !!

Finalement, plutôt que la théorie du ruissellement, il semblerait que Jérôme BALOGE préfère appliquer la doctrine d’Alphonse Allais qui disait « Il faut prendre l’argent là où il est : chez les pauvres. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres. »

Reste à savoir si cela correspond à la mesure de l’implication de ces conseillers (gagner moins pour travailler moins ?).

Mais quand même, une équipe municipale qui fonctionne, ce ne sont pas que les adjoints, ce sont en principe aussi tous ces conseillers qui assurent la présence et l’écoute auprès des citoyens…

Des conseillers municipaux comme Carole BRUNETEAU qui est en charge de « La biodiversité, la valorisation de la Sèvre Niortaise et du Lambon et des ouvrages d’arts et hydrauliques » doivent quand même avoir un peu de travail et de temps à y passer. Pas très sympa de piquer la moitié de leur indemnité !

 

Ah ! Une petite particularité tout de même ! Dans le monde Balogien, les seuls conseillers municipaux qui sont gagnants… ce sont ceux qui cumulent avec un autre mandat ! Les conseillers départementaux fraichement élus (Dupeyroux et Jarry) perçoivent l’indemnité pleine (475 €) là où leurs prédécesseurs ne percevaient que 400€… étonnante incitation à cumuler !!

 

Le charme discret de la Bourgeoisie

 

Pour les adjoints, c’est déjà autre chose. Là, on sent qu’on rentre dans le vif du sujet : on quitte la « piétaille » balogienne pour l’aristocratie municipale !   😉

Dans la précédente équipe, les adjoints percevaient une somme différente selon qu’ils étaient en activité professionnelle (et donc contraint de la réduire voire de l’abandonner) ou pas. Cela avait été défini par Geneviève Gaillard pour un motif d’équité : les adjoints en activité peuvent difficilement garder leur temps plein à côté et ont donc une perte de revenus, ce qui n’est pas le cas pour les autres. Tout le monde avait validé ce principe sans renâcler (c’est beau une équipe de gauche qui s’applique ses principes !). Cela donnait :

  • 2200 € brut pour un adjoint devant réduire son activité professionnelle
  • 1600 € brut pour un adjoint n’ayant pas à réduire son activité professionnelle

Le premier adjoint avait une somme légèrement supérieure (2500€ brut) compte tenu de sa mission supplémentaire, remplacer le Maire en cas d’absence (sachant qu’il faisait aussi partie de ceux qui avaient dû réduire leur activité).

 

Aujourd’hui, dans l’équipe Baloge, il y a aussi deux niveaux d’indemnités, mais avec des principes plus… flous !

Sur les 13 adjoints, on compte 6 « smicards » (à 1263,99 €) et 6 « stars » (à 1995,77 €) [et un cas particulier, Alain BAUDIN].

Première constatation : l’écart d’indemnité entre les « gros » adjoints et les « petits » adjoints a considérablement augmenté, passant de 38% à 58%. Des riches plus riches et des « pauvres » plus pauvres, c’est tout à fait conforme aux doctrines libérales qu’applique Jérôme Baloge dans tous les domaines (personnel, service public,…). Mais surtout, ce qu’il faut constater, c’est que cela semble n’avoir aucun lien avec une quelconque question d’équité : peu importe l’étendue de la mission confiée, peu importe la situation professionnelle des élus concernés. Manifestement, la répartition s’établit plus en fonction de la proximité avec le chef : il y a d’un côté les vrais copains et les alliés qu’on ménage (encore) et de l’autre il y a ceux qu’on a été un peu obligé de prendre sur la liste pour faire des voix. Ce n’est pas le même tarif.

Résultat, chez les adjoints, certains voient leur indemnité baisser de plus de 45% tandis que d’autres ne contribuent aux économies que par une toute petite baisse de 9% de leur indemnité… pas très sympa pour les conseillers « de base » de la majorité qui ont perdu plus de la moitié de la leur ! Que voulez vous, en Balogisme, la politique est un métier de seigneurs…

 

Il y a aussi un pauvre malheureux, Alain BAUDIN, qui est tout simplement privé de toute indemnité (bien qu’il ait une délégation). Cette situation très particulière contribue largement au chiffre global affiché de -30% sur les indemnités des élus municipaux : s’il avait perçu son indemnité, on tombait en dessous des 25% d’économies… c’était moins vendeur. Alain Baudin s’est donc sacrifié (mais attendez la fin de l’histoire, ça se termine bien pour lui, je vous rassure !).

 

Mais bon, après tout, on peut se dire que tous les élus contribuent à l’économie budgétaire sur les indemnités (à des degrés très variables tout de même !) et que ce n’est pas si mal…

Tous ? Non ! Car un bureau peuplé d’un irréductible élu Gaulliste (et de son cabinet) résiste encore et toujours à la restriction budgétaire. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons d’agents municipaux des camps retranchés d’Austéritum, Restrictionnum, Rigorium et CoupumDrasticum… »…

Toute la Gaule

 

Mister 100% !

 

Et oui, à toute règle il y a une exception! Et en matière d’indemnités, s’il y a des perdants, il y a aussi un grand gagnant.

« And the winner is… Jéééérôme BALOGE !!!! »

Curieusement, lorsqu’il a bâti la répartition des indemnités avec le louable souci de faire des économies, Jérôme BALOGE a oublié une ligne : celle de l’indemnité du Maire.

Ou plutôt non ! Il ne s’est pas oublié puisque, d’un coup de stylo, il a… doublé son indemnité ! Que dis-je ! Il faut être précis : c’est une augmentation de 100,28% que s’est octroyé le nouveau Maire de Niort : l’indemnité de Maire passant ainsi de 2500 € brut à l’époque GAILLARD à 5007,57 € brut sous l’ère BALOGE.

Il faut dire que l’exemple est venu d’en haut : de son ancien patron. Souvenez-vous en 2007, fraichement élu, Nicolas SARKOZY avait augmenté son salaire de Président de la République de 172%. La méthode avait été la même, toute en discrétion… jusqu’à ce qu’il se fasse rattraper par la patrouille.

Mais d’ailleurs la comparaison est intéressante, les Présidents de la République jusqu’en 2007 percevaient une indemnité mensuelle de 8300 € brut : soit un peu moins que ce que touche aujourd’hui Jérôme Baloge qui cumule les indemnités de Maire (5007,57 € brut mensuel), de Président de la CAN (3556,65€ brut mensuel) et de SEM 3D Energies (1600 € par an soit 133,33 € brut mensuel) soit un total de 8697,55 € brut mensuel.

Oui, oui, vous avez bien lu ! Jérôme BALOGE est mieux payé que Mitterrand ou Chirac à l’époque ! Mais il faut reconnaitre que la tâche de Président de la République est bien peu de choses comparée au sacerdoce du GrandPhareDeLaPenséeMunicipale, inventeur du Balogisme, qui nous expliquait encore Samedi dernier sur France 3 son dévouement désintéressé à la chose publique…

 

Autre comparaison intéressante : Jérôme BALOGE avait beaucoup critiqué le cumul des mandats de Geneviève GAILLARD (et on ne peut pas lui donner complètement tort là-dessus, nous sommes nombreux à penser que ce fut une erreur qu’elle paya cher, très cher !). Et bien, en tant que député + maire + Présidente de la CAN, Geneviève GAILLARD percevait 5177€ + 2500€ + 0€ (elle avait choisi d’assumer les fonctions de Présidente de la CAN sans indemnité). Soit un total de 7677€. C’est déjà beaucoup ! Mais c’est 1020 € de moins que ce que gagne aujourd’hui Jérôme BALOGE… sans être député ! Jérôme BALOGE a trouvé la formule magique : cumuler les indemnités sans même avoir besoin de cumuler les mandats ! Avec une nuance importante, c’est que ses indemnités à lui sont intégralement payé par les contribuables de Niort et de l’agglo : ça nous fait donc plus de 100 000€ par an qui sortent de nos poches uniquement pour ce charmant « gendre idéal » (à ce tarif, il peut bien être le gendre idéal !!).

 

Voilà comment le haut de la pyramide municipale concentre toutes les richesses.

Car, résultat des courses, on s’aperçoit que les « grands élus » contribuent en réalité fort peu aux économies sur les indemnités. Ce n’est que la suppression de 4 adjoints (et le bénévolat d’un cinquième, j’y viendrai plus tard !) qui a un réel effet, tandis que les « grands élus » qui restent perçoivent une enveloppe d’indemnités qui n’a pas été réduite à périmètre comparable.

En moyenne, un adjoint de l’époque Gaillard coûtait 2020 € et le maire percevait 2500€.

Aujourd’hui, un adjoint de l’ère Baloge coûte 1629,88 € et le maire nous coûte désormais 5007€.

Donc pour 12 adjoints, le cout était antérieurement de 26 740 € et il est aujourd’hui de 24 565,56 €. Soit 2174,44 € d’économies pour 13 élus ! L’effort consenti en haut de la pyramide est plutôt modeste : en moyenne, ces 13 élus font un effort individuel de moins de170 € là où, rappelons-le, les conseillers municipaux de base perdent 525 €.

Bien sûr, le citoyen qui a lu qu’il y avait « 30% de baisse des indemnités » (comme l’a rabâché à l’envie Monsieur BALOGE) pensait que tous les élus faisaient un effort important en faveur de leurs concitoyens… raté.

 

Résumons nous : en Balogisme, comme chez les poissons, les requins mangent les gros poissons qui eux-mêmes se nourrissent aux dépens des petits. Je ne parle même pas de l’opposition qui est le phytoplancton du Balogisme

Dans les faits, la logique balogienne c’est plutôt Reagan que De Gaulle pour le coup !

« Struggle for life ! ».

 

Petits arrangements avec la vérité…

 

A la CAN, c’est encore plus drôle (ou triste ?) qu’à la ville.

Bon. D’abord il y a quand même une bonne nouvelle : pas d’augmentation pour le Président BALOGE. Forcément, il a déjà atteint le plafond des indemnités que peut percevoir un élu local (quand on vous dit que la loi protège les citoyens !). Vous avez le droit de penser que sans cela il ne se serait pas gêné pour prendre quelques euros de plus…

 

Par contre… à la CAN, le montant total des indemnités a augmenté. Et pas à la marge, puisque c’est une augmentation de 17% du total des indemnités. Curieusement, sur le montant des indemnités, le Président de la CAN a moins communiqué que le Maire de Niort… c’est surement que le premier est beaucoup plus timide que le second. Je ne vois pas d’autre explication.

D’autant que c’était un sujet intéressant car la hausse du montant total des indemnités n’est pas marginale : +17% entre février 2014 et avril 2014 ! Voilà qui vient relativiser sérieusement le -28% constaté côté Ville de Niort.

Les causes de cette hausse seraient elle à chercher dans un changement de périmètre ? Non, le nombre total d’élus (88 élus) n’a pas changé. Par contre, le nombre de Vice-Président à augmenté, passant de 10 à 13. Tiens ? Le tour de « passe-passe » ne consisterait-il pas à créer à la CAN des postes de Vice-Président dans le même temps où l’on supprime des adjoints à Niort ? A afficher une baisse d’un côté, tout en cachant une hausse de l’autre ?

Effectivement cela semble bien se confirmer lorsqu’on constante que :

  • antérieurement il y avait une Vice-Présidence occupé par Niort, c’était Geneviève GAILLARD et elle ne percevait pas d’indemnité.
  • Désormais, il y en a deux détenues pas Eric PERSAIS et Alain BAUDIN, les deux percevant une indemnité de 2033,33€.

On constate d’abord qu’Alain BAUDIN a bien fait de se sacrifier à la Ville puisqu’il a, à la CAN, une indemnité supérieure à celle de ses collègues adjoints à Niort. Alain Baudin « transféré » à la CAN tel un joueur de foot ! Drôle quand on connait l’histoire de ses relations avec la CAN lorsqu’il était Maire !

On constate ensuite que les élus niortais ont eu beaucoup de chance dans le partage des indemnités au sein de la CAN : pour les élus niortais au sein de la CAN, le montant des indemnités perçues à la CAN est en hausse de 51,59% !! Plus 51,59% entre février 2014 et avril 2014, sachant que le nombre de sièges de Niort (38 sièges) est inchangé, c’est sûrement du jamais vu en France ! La droite UDI et UMP pourra se targuer auprès de ses électeurs les champions de l’amélioration salariale et du progrès social (mais ça marche moins bien quand on n’est pas élus…).

 

On constate enfin – et c’est sûrement le plus grave ! – que le grand jeu qui va consister à refiler les dépenses de la Ville à la CAN a visiblement commencé ! Le jeu de vase communicant est particulièrement flagrant ici, mais il porte sur les indemnités des élus qui ne sont pas une dépense majeure. Par contre, c’est révélateur de la façon dont l’équipe balogiste entend se servir de la CAN pour lui faire payer ce qui devrait être pris en charge par Niort…

Et ne vous réjouissez pas, électeurs niortais, en pensant que vous allez faire des économies ! D’abord, la CAN, c’est vous aussi qui la financez. Ensuite, à ce jeu-là, Niort a tout à perdre : il ne faut pas prendre les élus des autres communes pour des idiots ! Ils ne vont pas accepter éternellement que la CAN devienne la poche sans fond dans laquelle puisera BALOGE pour financer les besoins de la ville. Et le risque c’est que l’on retombe dans les errements d’autrefois entre une ville qui lorgne sur le « magot » de la CAN et des communes qui finissent par se braquer contre l’hégémonie niortaise. Ce petit jeu-là nous a déjà couté TRES cher ! Car il n’y a rien de plus repoussoir pour les entreprises et les partenaires (Etat, Région, etc…) qu’un territoire où les différentes communes se regardent en chien de faïence.

 

Mais ces préoccupations-là semblent totalement étrangères à la pensée du LeaderMaximo du Balogisme. A court terme, ses objectifs sont ailleurs. Les anarchistes du XIXe siècle se proposaient de « prendre l’argent là où il est ». Jérôme Baloge, lui, semble appliquer une autre maxime : « prendre l’argent là où ça ne se voit pas… » ! Et il va de soi qu’aujourd’hui, il est plus discret d’augmenter les indemnités à la CAN qu’à la Ville. Triste méthodes.

 

Il y a quand même une bonne nouvelle : pour les agents de la CAN !!!

Lucien-Jean LAHOUSSE avait expliqué au personnel municipal que les suppressions de postes étaient légitimes, puisque les élus municipaux faisait aussi un effort en réduisant leurs indemnités de 30% (NR, 20 février 2015).

Je suppose que, dans la même logique, Jacques BROSSARD va annoncer une augmentation de 17,1% du régime indemnitaire des agents de la CAN… voilà qui va faire des heureux !! Mais je ne suis pas sûr que le budget communautaire y survivrait.

 

Les petits à côtés

 

Ahhh ! Si on avait que ses indemnités d’élus, de quoi vivrait-on ma bonne dame ?!

Heureusement il reste encore quelques petits à-côtés. Des bricoles en comparaison de ce qu’on vient de voir, mais certaines sont amusantes. J’en cite deux :

 

  1. Jérôme BALOGE et le SIEDS :

Outre ses deux indemnités qui portent déjà ses revenus d’élu à 8564€, Jérôme BALOGE s’est aussi fait élire au SIEDS et siège au Conseil de Surveillance de la SEM 3D Energies. A ce titre, il perçoit 133 € brut par mois. C’est peu.

Mais quand on sait qu’en 14 mois de mandat, il n’a assisté qu’à UN SEUL conseil syndical du SIEDS (le premier, celui… où avait lieu l’élection !), on se dit que ça fait un bon taux horaire ! Supposons une réunion de 4 heures (je prends large !) et 14 mois à 133€, cela nous fait du 465€ de l’heure. Soit un SMIC toutes les 3 heures. Pas mal.

 

  1. Le SEV : la gratuité, c’est fini (et bien fini !)

Nicole GRAVAT, élue écologiste, a été pendant 13 ans la Présidente du Syndicat des Eaux du Vivier (SEV). Elle était adjointe, mais a toujours assuré ses fonctions de Présidente à titre gracieux. Bien que cela lui ait été proposé à une époque, elle a refusé de percevoir une indemnité à ce titre.

Aujourd’hui Elmano Martins est Président du SEV et perçoit une indemnité de 600€ bruts mensuels. Cependant cela peut se justifier : la tâche de présider le SEV est très lourde et Elmano est un élu encore en activité qui doit réduire son temps de travail pour assumer ses mandats. Donc, même si l’on constate une évolution dans les pratiques, ce n’est pas forcément choquant.

Par contre, Fabrice Descamps, perçoit en tant que Vice-Président du SEV une indemnité de 300€ bruts mensuels. Pour quelles missions ? Il est chargé de suivre le dossier de la réalisation d’un chemin le long des usines Marot. Voilà une tâche plutôt étonnante et qui ne semble pas écrasante. Espérons qu’il réussira à inaugurer ce chemin d’ici 2020, car à cette date il aura perçu 21 600€ bruts. Il n’est pas exclu que cela représente plus que les salaires des ouvriers qui réaliseront le chantier !

 

La transparence !

 

Last but not least (1).

Ce dernier point n’est pas pour moi le moins choquant. Certes les hausses faramineuses de certaines indemnités sont indécentes. Mais ce qui me semble encore le pire dans cette histoire, c’est la méthode employée. Soyons factuels :

  1. Les tableaux d’indemnités présentés avec les délibérations du 11 Avril et du 29 avril 2014 n’indiquait que les pourcentages (c’est-à-dire « 84% de l’indice brut 1015/IM821 + majoration DSU de 26,73% de l’indice brut 1015/IM821 + majoration Chef-lieu (25%du taux voté) 21% ») et pas les montants d’indemnités (contrairement à toutes les annexes concernant les indemnités depuis 2008). Ce n’est que dans la délibération du 13 octobre 2014, à la demande de l’opposition, que les montants d’indemnités ont été indiqués.
  2. Lors du Conseil Municipal du 11 Avril 2014, le tableau d’indemnités (celui-là même qui comportait les pourcentages abscons !) a été remis sur table au moment du vote de la délibération ! Il est très rare que des documents soient remis sur table (le code prévoit que des éléments suffisants doivent être fournis au moins 5 jours francs avant le Conseil Municipal). Et en l’occurrence, c’était un document déterminant pour pouvoir se prononcer puisque le corps de la délibération ne donnait aucun élément sur les niveaux d’indemnités choisis par Monsieur BALOGE.
  3. Depuis 2008, toutes les délibérations portant sur les indemnités des élus de la Ville(il y en a eu 14, je crois) sont en ligne sur le site internet « Vivre à Niort », sans aucune exception.
    En revanche, les 3 délibérations (11 avril, 29 avril, 13 octobre) qui définissent les indemnités des élus de la nouvelle équipe ne comportent pas l’annexe sur le site « Vivre à Niort ». Autrement dit, pour la première fois depuis 2008, les éléments de calculs et les montants des indemnités des élus se sont tout simplement pas accessibles aux citoyens sur internet. Et ce sur les trois délibérations : une triple coïncidence ou un choix ?
  4. Habituellement, les délibérations sur les indemnités des élus passaient en début de Conseil Municipal, car elles font parties des affaires générales présentées par le Maire. Les affaires générales continuent d’être en début de Conseil sauf parfois,… les indemnités ! Les délibérations du 11 avril 2014 et du 13 octobre 2014 ont été placées en fin d’ordre du jour. C’est généralement un horaire où la presse ne peut pas suivre les débats du fait des contraintes de bouclage : pratique !

 

Voilà.

Que l’on me donne des explications simples et rationnelles à tout cela et je voudrai bien croire qu’il n’y a pas eu d’intention de dissimuler ! Mettre en œuvre autant d’artifices pour cacher les choses aux élus et aux citoyens et clamer simultanément dans la presse que « les indemnités des élus ont baissé de 30% » (ce qui n’est pas tout à fait faux, mais… !!) c’est vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes. C’est du double discours, de la duplicité,… comme sur d’autres champs de la politique municipale.

… et c’est probablement ça le pire.

… surtout si la plupart des gens restent dupes de ces beaux discours qui cachent de vilaines pratiques.

 

Une dernière précision : cet article donne malheureusement une triste image de la politique. Elle pourrait donner envie à des citoyens de crier « tous pourris ! » et à certains partis extremistes et populistes de surfer sur ce dégout.

Alors il est bon de préciser que dans les mandats antérieurs, ni Geneviève Gaillard, ni Alain Baudin, ni Bernard Bellec n’ont jamais agi de la sorte que je sache.

 

En résumé :

Jérôme BALOGE a augmenté son indemnité de Maire de +100,28 %, la faisant passer de 2500€  bruts (en 2008) à 5007,57€ bruts (en 2014).

Le montant total des indemnités perçus par Jérôme BALOGE au titre de ses différents mandats atteint 8697,55€.

  • C’est 1020€ de plus que les indemnités de l’ancienne Députée/Maire EN INTEGRANT son indemnité de Députée de 5177€ ! Nous avons donc un Maire qui coute le prix d’un Député/Maire !
  • C’est plus que l’indemnité que percevaient François MITTERRAND ou Jacques CHIRAC lorsqu’ils étaient Président de la République…

 

Malgré l’annonce d’une « baisse de 30% des indemnités », la valeur moyenne des indemnités cumulées du Maire et de 12 adjoints est restée quasiment identique entre l’ancienne et la nouvelle mandature. Les seules économies résultent de la suppression de 4 adjoints, du bénévolat de l’un d’eux et des réductions opérées sur les indemnités des conseillers de base et de l’opposition.

Entre février 2014 (ancienne équipe) et avril 2014 (nouvelle équipe), à périmètre constant (88 élus), le montant total des indemnités à la CAN a augmenté de 17,1 %.

Entre février 2014 (ancienne équipe) et avril 2014 (nouvelle équipe), à périmètre constant (88 élus), le montant total des indemnités perçues à la CAN par les élus niortais a carrément explosé : +51,6 % !!

 

Si vous êtes arrivés jusque là sans déprimer totalement, vous avez bien mérité de vous détendre ! Petite vidéo en lien avec le sujet : écoutez bien le conseil que donne Louis de Funès à 02 min 30 !

 

 

 

Amaury BREUILLE, avec Paola BOIS et Bartholomé PALESTINE (1)

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