Pics de pollution atmosphérique – La ville de Niort à « la main » … pour un peu qu’elle ait la volonté de la prendre


Les pics de pollution, principalement dus aux émissions polluantes des véhicules automobiles, rythment nos vies quotidiennes et sont responsables de drames sanitaires.
En France, ce fléau tue prématurément 42.000 personnes et coûte entre 20 et 30 milliards d’euros par an au régime de santé. C’est pour cette raison que 1.000 maires du monde entier ont pris l’engagement solennel à Paris, lors de la COP21, de réduire le niveau de pollution dans leurs villes. Apparemment pas la ville de Niort car, selon l’adjoint Michel Pailley (voir article NR du 22 mars), la ville ne serait que dans « le processus d’information », laissant toutes actions de préventions ou de protection à la préfecture. Or, selon l’Art. L.220-1 du code de l’environnement:  » L’État et ses établissements publics, les collectivités territoriales et leurs établissements publics ainsi que les personnes privées concourent, chacun dans le domaine de sa compétence et dans les limites de sa responsabilité, à une politique dont l’objectif est la mise en œuvre du droit reconnu à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé ». Si le rôle du Préfet est en effet primordial, celui du Maire est tout aussi important. Lorsque Monsieur Pailley indique que la Mairie « n’a pas la main » sur les décisions qui pourraient être prises pour limiter les pics de pollution, c’est faux.  C’est se défausser des responsabilités et des obligations qui sont bel et bien celles des collectivités territoriales.

En clair, en tant qu’officier de police judiciaire et dans le respect des principes de salubrité et sécurité publiques, le maire est tenu de faire cesser les pollutions de toute nature (Article L.2212.2 du Code Général des Collectivités Territoriales). D’autres villes de l’hexagone l’ont bien compris. Dunkerque et son agglo a pris une délibération qui permet l’instauration de la gratuité des bus les jours de forte pollution.  La Mairie de Paris a décidé la gratuité de Vélib’ la première demi-heure, et celle d’Autolib’ pendant une heure lors de pics de pollution, ainsi que la gratuité du stationnement résidentiel. Par mesure de précaution et pour favoriser le report des usages de l’automobile vers les transports collectifs, Rennes Métropole a décidé de mettre en œuvre la gratuité sur le réseau de transports en commun ainsi que la gratuité des vélos en libre-service. Donc les villes ont bien « la main » … pour un peu qu’elle veuillent bien la prendre.

Ensuite Monsieur Pailley minimise ces épisodes de pollution récurrente sur Niort en indiquant que l’indice est « bon » 95% du temps (seulement 85% en 2014). Cela fait donc plus de 18 jours dans l’année ou l’indice est mauvais, voire très mauvais, dépassant les seuils d’information mais aussi d’alerte. Ce n’est pas un constat à balayer d’un revers de la main.

Et pour finir, Monsieur l’adjoint en charge de l’environnement pose la question de qui assumera l’impact financier des mesures de prévention qui pourraient être prises, telle la gratuité des bus. Cette dépense n’avait pourtant pas l’air insurmontable à Noël lorsque la ville a proposé 3 jours de bus gratuits. Les Niortais mesureront la valeur que met la Mairie de Niort sur leur santé. Et en attendant la gratuité généralisée des bus à la rentrée de septembre, espérons que nous n’ayons pas d’autres pics de pollution à subir.

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