Les « Baloge-boys » et les « Baloge-girls » marchent dans les pas de leur père !

Eh oui, nous en sommes déjà à la seconde génération du Balogisme ! Aujourd’hui, les « bébé-Baloge » tentent leur chance aux élections départementales… avec les mêmes techniques que leur aïeul.

Personnellement, n’étant candidat à rien, j’ai la curiosité de l’électeur assidu et je lis tout ce qui me passe sous les yeux en termes de propagande électorale (c’est pas toujours gai).

On sent bien que ces jeunes candidats se disent « Papa Baloge a eu la baraka aux municipales, il faut faire tout comme lui ! ». Du coup leur GrandHommeMunicipal est partout sur leurs documents de campagne : Baloge avec les candidats, Baloge dans ton quartier, Baloge en quatrième de couverture, Baloge au recto, Baloge au verso… comme pour la série des « Martine » on attend impatiemment « Baloge à la ferme » et « Baloge se promène avec son chien Pipo » (probablement d’ici la fin de la campagne électorale).

Mais surtout, on sent bien que c’est la méthode balogesque qu’il s’agit de copier:  « promettons tout et son contraire, l’important c’est d’être élus ! Il sera toujours temps, après, d’expliquer qu’on ne peut pas le faire… à cause de l’héritage catastrophique de la gauche ! ». Que voulez-vous, dans les familles, les vieilles recettes se transmettent de génération en génération. « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » ce fut la recette de leurs grands-pères Henri Queuille(1) et Charles Pasqua, puis celle de Papa Baloge en 2014, c’est celle des Baloge-boys et des Baloge-Girls en 2015.

Voilà par exemple le tract (pas du tout manichéen !) qu’ils diffusent et que j’ai récupéré aux Halles:

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Cela mérite quand même un petit décryptage. Prenons juste les deux premières lignes:

            « NON à l’augmentation des impôts »

            « NON à l’arrêt des investissements routiers ! »

Je vous laisse goûter le sel de ces deux propositions pas du tout contradictoires: « non à l’impôt, mais des sous pour les routes »… Petit rappel, les routes représentent juste le quart de tout le budget d’investissement du Conseil Général ! Quand on ajoute à cela que, dans la vulgate balogienne, la dette est l’ennemi, cela devient un très intéressant triptyque : bloquer les recettes, augmenter les dépenses, mais sans emprunter.

Pendant la campagne, nous avions dit que Jérôme Baloge jouait les prestidigitateurs, maniant une baguette magique budgétaire dont il savait d’avance qu’elle ne fonctionnerait pas. Aujourd’hui la duplicité de la démarche est démontrée par les faits : la réalité confirme que l’équation budgétaire promise aux électeurs (« plus de service public avec moins d’impôts ») est intenable. Du coup, Monsieur Baloge applique la politique du tour de vis en feignant de découvrir les comptes municipaux (qui étaient pourtant soumis au vote de tous les élus municipaux, lui compris, chaque année…!). De deux choses l’une : soit Jérôme Baloge n’a jamais su lire un budget municipal (ce serait inquiétant)… soit le Jérôme Baloge conseiller municipal de 2008 à 2014 a caché des choses au Jérôme Baloge candidat (« on nous cache tout, on nous dit rien » air connu).

En tout cas, il est évident que l’ex candidat victorieux aux municipales a donné des cours de passe-passe budgétaire et de double discours à ses jeunes clones qui ne se privent pas de recycler la méthode. Encore un peu de bagout et ils vont nous expliquer que ce « recyclage » (idéologique) c’est leur geste « écolo » (plus c’est gros, plus ça marche).

Attention, on arrive maintenant au troisième argument et là, on rentre dans le dur, dans l’idéologique !

             « NON à l’augmentation des coûts de fonctionnement »

Voila bien le dogme balogien dans toute sa splendeur ! La dépense, voilà l’ennemi, mais quand il s’agit de « dépense de fonctionnement » c’est carrément l’horreur… De la dépense d’investissement, passe encore, on considère que c’est pas bien, mais ça fait bosser les entreprises privées alors on ne peut pas trop en dire de mal. Mais la dépense de fonctionnement, beurk ! Il n’y a qu’à voir comment Jérôme Baloge et ses petits amis traquent sans relâche le fonctionnaire municipal pour « dégraisser le mammouth »(2) ! (voir notre prochain article « Personnel, peut mieux faire ! »): le fonctionnement, voilà l’ennemi !

Petit problème, si les amis de Jérôme Baloge veulent faire un copier-collé au Conseil Départemental de la politique de chasse aux dépenses de fonctionnement qu’applique papa à la Mairie, sur quoi vont-il taper ? Au choix :

  1. sur l’insertion, le RMI, le RSA (40 M€) ? sur l’aide aux personnes âgées (47 M€) ? sur l’aide aux personnes en situation de handicap (45 M€) ? sur l’aide à l’enfance (38 M€) ? L’envie ne leur manque peut-être pas de taper sur tous ces « feignants » (chômeurs, jeunes, vieux, handicapés !). Mais heureusement pour vous, c’est la loi qui détermine presque intégralement ces dépenses. Impossible, donc, pour les Baloge-boys d’y toucher(3).
  2. sur les collèges (8M€) ? sur le RDS (16 M€) ? sur le Service d’Incendie et de Secours (15 M€) ? Difficile : ce sont les missions les plus visibles du service public et, là aussi, certaines dépenses sont obligatoires au titre de la loi.
  3. sur les subventions aux projets communaux (7 M€) ? C’est délicat… quand les Baloge-boys passent leur campagne à réclamer toujours plus d’argent pour Niort !
  4. Alors ?! Que reste-t-il ?? C’est simple, deux domaines (et ceux-là vont prendre pour les autres):
    – le personnel (75 M€), mais n’oublions pas que ce sont eux qui font tourner tout ce qu’on vient de lister
    – la vie associative, culturelle, sportive, touristique et l’environnement (17 M€)

Moralité :  agents du Conseil Général, responsables d’associations ou même simples pratiquants sportifs ou opérateurs touristiques locaux, sachez-le dès maintenant, la gueule de bois post-électoral est pour vous ! Elle vous attend déjà, patiemment lovée dans les programmes des (sympathiques) candidats balogistes.

Pour l’instant, il ne vous le disent pas, demain il le feront,… en expliquant, bien sûr, que c’est la faute de l’héritage de la gauche départementale « socialo-coco-écolo » (Ah non,… juste socialo cette fois-ci, mais c’est la même engeance).

Mais si vous êtes un peu observateurs, il y a déjà quelques indices de leurs intentions: si nos candidats Balogesques se taisent avec brio, certains de leurs amis sont moins prudents. Voyez par exemple Gilbert Favreau, chef de file d’Union Deux-Sèvres, qui a clairement expliqué sur France 3 qu’il faudrait tailler rapidement dans la culture et l’environnement (c’est là : https://www.youtube.com/watch?v=lvse7SFpoI0). Au moins les UMP de Gatine sont plus francs que ceux du niortais…

 

Allez, le quatrième point du tract, ils nous ont gardé le meilleur pour la fin:

« NON au refus de soutenir la politique de la ville : 1 an que la mairie demande des éducateurs de rue, pas de réponse »

Ça, pour qui a suivi la campagne des municipales à Niort, ça vaut son pesant de cacahuètes ! Alors voilà, Jérôme Baloge fait sa campagne à Niort en instrumentalisant à fond le thème de l’insécurité (certains se souviennent encore du débat télévisé des municipales…) et en promettant d’y remédier. Arrivé au responsabilités, crée-t-il un seul poste de policier municipal ? un seul poste d’ASVP ou de médiateur ? Non(4). Que fait-il ? Mais il demande au Conseil Général de financer ses promesses électorales à sa place, bien sûr !

Faire campagne avec le porte-monnaie des autres, tant de politiques en avait rêvé, Jérôme Baloge l’a fait !

Vous me direz, voilà au moins quelque chose qu’il a fait… 😉

 

Amaury BREUILLE

 

Post-scriptum : alors, Dimanche ? Eh bien chacun de vous dira si c’est ça la politique, si c’est le double discours et le salto permanent. Personnellement, je crois que les balogistes ne rééditeront pas l’exploit des municipales. Pourquoi ? Abraham Lincoln disait « Vous pouvez tromper tout le monde de temps en temps, vous pouvez même tromper quelques personnes tout le temps, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps ». J’espère qu’il ne s’est pas trompé !

 

 

(1)Henri Queuille fut une des grandes figures du Parti Radical dans les années 1920 à 1950… Parti Radical qui se scinda en deux branches en 1971, l’une des deux branches devenant le Parti Radical Valoisien (PRV) dont Jérôme Baloge est aujourd’hui membre… Henri Queuille est le véritable auteur de cette phrase, il n’y a pas de hasard !! 

(2) Oui, je sais, la phrase est celle d’un ministre qui appartenait à un gouvernement socialiste… mais ne me dites pas que c’était un mec de gauche ! Claude Allègre était finalement assez proche du Balogisme, mollement convaincu qu’il était social avec des idées et des pratiques libérales, persuadé d’avoir compris l’écologie mieux que les écolos tout en proférant des énormités sur le changement climatique.

(3) « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit » disait Henri Lacordaire, prêtre dominicain issu du courant du catholicisme libéral. On peut se demander si ce prêtre du XIXe siècle n’était pas plus progressiste que nos Balogistes du XXIe siècle…

(4) Pour mémoire, les postes des deux agents affectés à la Brèche qui sont entré en fonction juste après l’élection ont été décidés par l’ancienne équipe, ce qui ne manque pas de sel…

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