Jérôme Baloge : une politique très marquée à droite

Dans les actes posés dans sa première année de mandat, Jérôme Baloge réunit tous les marqueurs de la droite la plus « radicale » (1)

 

 

  • Le non-remplacement de 6 fonctionnaires sur 10
    Après avoir déjà supprimé 17 postes en 9 mois, Jérôme Baloge s’apprête à en supprimer plus d’une trentaine en 2015 et vise 83 suppressions de postes à terme. Comme tout bon maire de droite, il préfère transférer les missions de service public vers le privé : il a d’ailleurs déjà passé un contrat (de plus de 100 000€) avec l’entreprise ID VERDE, filiale d’un fond de pension européen, pour l’entretien des espaces publiques du Clou-Bouchet.
    Rappelons que Nicolas Sarkozy est un tendre comparé à Jérôme Baloge puisqu’il ne propose QUE (!) le non-remplacement d’ 1 fonctionnaire sur 2…

 

  • Le projet de vidéosurveillance sur la zone piétonne
    Pour un maire de droite, rien de tel que de parler de sécurité pour entretenir sa popularité. Jérôme Baloge n’échappe pas à ce phénomène : il s’intéresse beaucoup à la sécurité… du moins dans ses discours.
    Dans les faits, deux agents ont renforcé l’équipe de la Brèche… mais il se trouve que cela avait été décidé, financé et annoncé par l’équipe précédente. Ce qui n’empêche pas Jérôme Baloge de s’en féliciter !
    Et lui ? Qu’a-t-il fait en matière de sécurité ? Rien, ou plutôt si, deux choses.
    La première, demander au Président du Conseil Général, Eric Gautier,  de payer à sa place des éducateurs de rue. Un peu facile pour un candidat de faire des promesses puis, une fois élu, de les faire financer par d’autres… évidemment ça n’a pas marché.
    La seconde – c’est le grand projet de Jérôme Baloge – faire installer des caméras sur la zone piétonne. Un projet chiffré par la majorité à 350 000 € en investissement, mais qui pourrait rapidement flirter avec les 800.000 €. Pire, ce genre d’équipement coûte surtout très cher en fonctionnement : la majorité refuse de donner des chiffres mais il est probable qu’on dépasse les 650.000 € par an.
    Bref, chaque Niortais devrait payer, sur ses impôts 10 à 13 € pour l’installation puis 10 € chaque année pour financer le Big Brother balogien (balogesque ?). Sur 5 ans, cela ferait tout de même 240 € pour un foyer moyen de 4 personnes, une paille ! Ça fait un peu cher le « selfie » municipal dans les rues piétonnes…
    Et pour quel résultat ? On a beau faire remarquer à Jérôme Baloge que « sécuriser » ce petit périmètre risque de repousser le problème vers les abords (Bessac, rue St Gelais, St Jean, Gare, etc) il n’en démord pas: « foin de policiers, diantre, je veux mes caméras ! »

 

 

  • La remise en cause des financements et des politiques culturelles
    Voilà encore un des leitmotiv de la droite quand elle succède à la gauche, aussi bien au niveau national qu’au niveau local : tailler dans la culture. Là Jérôme Baloge n’y est pas allé de main-morte : il a discrètement assassiné le festival Téciverdi (jugé trop écolo ?) avant d’annoncer qu’il ne financerait plus le Centre National des Arts de la Rue… sans se soucier une seconde du fait que cette structure était cofinancée par la Région Poitou-Charentes et le Département des Deux-Sèvres.
    Très forte impression garantie auprès de ces deux partenaires !

 

  • Le retour à la politique du « tout voiture »
    Pendant la campagne, le candidat Baloge parlait d’ « améliorer la mobilité », discours flou et consensuel qui pouvait faire plaisir à tout le monde. Une sorte d’auberge espagnole politique où chacun apporte ce dont il a envie.
    Mais depuis qu’il est devenu maire, les choses sont devenues plus claires.Sous le terme de mobilité, parlait-t-il d’améliorer les liaisons cyclables ? Manifestement non, puisqu’en un an il n’a décidé aucun nouvel aménagement pour les vélos.
    La seule annonce qu’il a faite est qu’il voulait supprimer certains double-sens cyclables qu’il trouve dangereux… et tant pis pour les cyclistes qui devront faire des détours pour arriver à destination.Parlait-t-il des transports publics ? Visiblement non, puisqu’il a discrètement réintroduit des horaires de bus moins fréquents pendant les vacances scolaires… et tant pis pour les usagers qui avaient choisi le bus pour leurs déplacements domicile-travail (et avaient payé pour ce service !). Ils arriveront en retard ou se lèveront plus tôt à chaque période de congés des écoles.Non, en réalité, pour Jérôme Baloge, mobilité est un synonyme de voiture, bien sûr !
    Améliorer la mobilité c’est pousser les gens à utiliser leur voiture en leur offrant le stationnement gratuit (et tant pis pour les comptes de la SOSPACE qui continue à avoir les charges, sans les recettes).
    Le plus extraordinaire fut l’interview qu’il donna en début de mandat, annonçant qu’il envisageait même de refaire passer les voitures en bas de Brèche car « il ne faut rien écarter ». Heureusement, un sursaut de prudence et de lucidité semble lui avoir fait renoncer à cette idée (pour l’instant ?).En tout cas, avec Jérôme Baloge, nous voilà revenu aux temps glorieux du Pompidolisme et de la voiture-reine. Et tant pis si tous les rapports indiquent que l’augmentation du flux de voiture au détriment des vélos et des bus risque d’entraîner des bouchons dans les années à venir… advienne que pourra !

 

  • Le choix de verser 845 K € à l’enseignement privé
    On croyait la guerre scolaire terminée depuis 1984. Manifestement il n’en est rien. Ici, Jérôme Baloge se pose en défenseur ardent du privé : alors que le juge administratif devait définir légalement début février 2015 le montant à verser à l’OGEC (probablement très très inférieur à leurs demandes), Jérôme Baloge a décidé en Novembre 2014 de s’arranger à l’amiable avec les représentants des 5 écoles catholiques concernées. Résultat inespéré ! Les 5 écoles en question ont eu la bonne surprise de se voir accorder 845.041 € par le nouveau maire. Solution que l’OGEC a évidemment acceptée en s’en félicitant.De notre point de vue, aucun souci à ce que les écoles privées soient dotées de moyens supplémentaires. L’éducation est un sujet essentiel et tous les enfants, qu’ils soient dans le public ou le privé, ont droit à une éducation de qualité. Mais justement, quelle école publique peut se féliciter d’avoir bénéficié d’un tel surcroît de moyens depuis un an ? Pour comparaison, la cantine du mercredi dont le nouveau maire se félicite tant ne représente qu’un coût de moins de 100 k € pour la totalité des écoles publiques.Que le maire aide le privé, pourquoi pas, mais qu’il aide moins les écoles publiques voilà qui pose problème pour un élu de la République.
    Est-ce l’intérêt général qui le guide ou la perception très claire de qui sont ses électeurs et la volonté de les fidéliser ?

 

  • Un intérêt très modéré pour la participation effective des citoyens
    On le sait, la droite a une tradition Bonapartiste. Le culte du chef s’accommode mal des débats (forcement sans fin et stériles !) avec une population dont on n’est jamais sûr qu’elle fasse les bons choix (les bons choix étant naturellement ceux du Chef). Aussi, les dispositifs de démocratie participative apparaissent-il comme un fatras de complications bien inutiles…Et pour ce qui est de simplifier, Jérôme Baloge n’y va pas par quatre chemin : il a tout simplement décidé de supprimer les 900.000 € de crédits de quartiers qui faisaient l’objet de débat et de vote par les habitants. Tous ces crédits qui servaient à résoudre des problèmes concrets de voirie, d’aménagements divers, d’écoles, etc.Les conseils de quartiers existent toujours, mais ils n’ont désormais plus de budgets. Ces 900.000€ retombent dans la poche du budget général de Jérôme Baloge qui s’en servira sûrement pour montrer qu’il augmente les moyens sur certains sujets qui lui tiennent à cœur.
    Ah, reprendre d’une main ce qu’on donne de l’autre et, en plus, pouvoir faire de la com’ par la même occasion, il y a de quoi se frotter les mains pour un élu féru de marketing politique !Plus frappant encore, Jérôme Baloge a-t-il pris la précaution de discuter de cette suppression de crédits avec les Conseils de Quartiers ou leurs co-présidents ? Nenni ! Romain Dupeyroux a expliqué avec une angélique évidence qu’il avait discuté avec le maire de la suppression de ces crédits et que tous deux avaient pensé que c’était mieux ainsi. On allait quand même pas perdre du temps à discuter avec le bas-clergé !
    Dès lors que le Cardinal Baloge et l’évèque Dupeyroux se sont mis d’accord, la messe est dite !

 

Conclusion
Pour les observateurs attentifs de la vie politique locale, la nomination des adjoints de Jérôme Baloge avait déjà été un indice révélateur de la « droitisation » de l’équipe municipale.  Tous les anciens caciques de l’UMP se retrouvaient soudain aux avant-postes : Marc THEBAULT faisait ainsi une remonté époustouflante de la 23e place sur la liste à la 1ère place parmi les adjoints (un sprint final rarement vu dans le monde du sport !) et Jacqueline LEFEBVRE (elle aussi dans une forme physique étonnante ce jour-là!) passait de la 28e place de la liste au poste de 6e adjointe…

Évidemment, les NIETO, BAUDIN, JEUFFRAULT ou PAILLEY devaient se pousser un peu pour leur faire de la place : leur heure de gloire comme caution de l’ouverture de la liste était révolue, on passait aux choses sérieuses !

Mais après tout, les femmes et les hommes ne sont que ce qu’il sont. Ce qui est important pour le citoyen, c’est la politique qui est menée.
les 6 exemples que nous venons de vous donner ci-dessus des orientations politiques de la nouvelle majorité depuis un an ne laissent guère de doutes à ce sujet : oui, le Balogisme est bien une forme dure de la droite. Comparez, il y a bien des villes conquises en 2014 par des UMP affichés qui n’ont pas osé donner un coup de barre à droite aussi franchement et aussi brutalement !AFFICHE : BALOGE NICOLAS

Le Jérôme Baloge de la campagne de 2014, celui qui menait une liste « apolitique » « ouverte à toutes les sensibilités », qui disait « je suis radical-valoisien, à titre personnel, mais cela n’engage pas la couleur politique de ma liste », ce Jérôme Baloge-là n’aura duré que le temps d’une campagne électorale, que le temps d’un hiver.
Aujourd’hui, le Jérôme Baloge nouveau est arrivé. Celui pour qui le service public semble plus être un problème qu’une solution, pour qui la sécurité est un outil de com’, pour qui démocratie participative est un gros mot, pour qui la culture, dans le fond, c’est quand même beaucoup moins important que la voiture (ben oui, soyons sérieux !)

Visiblement le candidat Baloge et le maire Baloge ne se connaissent pas et ne se sont jamais parlé.

Pour nous, ce double discours entre la campagne et la pratique du pouvoir correspond à une vieille façon de faire de la politique. C’est cette politique « à l’ancienne » où l’on considère (comme le disait Charles PASQUA !) que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », cette politique où l’électeur est pris pour un gogo qu’il faut flatter le temps de l’élection puis berner lorsqu’on a le pouvoir, c’est cette politique qui éloigne, toujours un peu plus les citoyens des urnes ou les jette dans les bras des extrémistes.
Une orientation politique très éloigné de « la liste apolitique » que Jérôme Baloge a « vendu » aux électeurs pendant la campagne… Il y a clairement tromperie sur la marchandise !

Manifestement, le positionnement apolitique n’était qu’une tactique marketing pour ne pas effrayer l’électeur niortais (plutôt modéré). Une fois le pouvoir conquis, la donne est bien différente !

« Le Balogiste est un Sarkozyste qui s’ignore »

 

 (1)Radicale… valoisienne, bien sûr, puisque Jérôme Baloge est membre du « Parti Radical Valoisien » (PRV) – le Parti Radical Valoisien a été une des organisations fondatrices de l’UMP avant le rejoindre l’UDI.

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