Biodiversité ? Laisse béton !
Jérôme Baloge a manifestement développé une phobie très personnelle contre tout ce qui pousse en ville sans autorisation municipale. Pour les balogistes, l’herbe est devenue l’ennemie publique municipale n°1.
L’emploi, les écoles ou la culture ? Des calembredaines de gauchistes ! Non… ! les herbes, vous dis-je !… voilà le grand enjeu de la mandature de Jérôme Roundup Baloge Jr !
C’est une sorte de quête mystique, qui à frappé Germinator Baloge. Une quête devenue totalement impossible à accomplir depuis que (heureusement !) l’utilisation de la plupart des pesticides a été interdite dans les collectivités locales par la loi… Mais qu’importe ! Il faut que l’histoire retienne que Jérôme Baloge aura bouté la chlorophylle hors de Niort comme Jeanne d’Arc, autrefois, bouta l’Anglois hors du royaume de France ! Ce qui est dommage, c’est que notre Herbicid’Jérôme le fait avec les moyens municipaux, c’est-à-dire avec la sueur des agents et votre argent.
Résultat, on impose aux agents un travail fastidieux, inutile et donc démotivant : bosser des jours entiers à la binette et au rotofil pour chasser le moindre brin d’herbe… qui repoussera évidemment le mois suivant. Et ceux qui ont pratiqué peuvent vous le dire, c’est épuisant (un rotofil ou un desherbeur thermique, ça pèse quelques kilos qu’il faut tenir à bout de bras : faites-le pendant 7h, vous serez content de votre journée !).
Le principal résultat obtenu à ce jour est brillant : un taux record d’absentéisme pour maladie au Service Propreté de la ville (il y a quelques semaines on en était à 9 agents en arrêt sur les 41 agents d’exécution et… seulement 2 remplacés !). Dans une entreprise, quand on frôle les 25% d’absentéisme maladie on se pose des questions (en principe !). Ce n’est apparemment pas le cas pour les Balogistes puisqu’ils ont refusé de répondre à la question qui leur a été posé à ce sujet en Conseil Municipal…
Le second résultat c’est qu’avec des agents focalisés sur les herbes et moins nombreux pour cause d’arrêts maladie, il reste beaucoup moins de temps pour agir contre les vraies salissures : crottes, papiers, mégots… Du coup, on assiste, dans certains quartiers, à une épidémie foudroyante de crottes de chiens.
Pour enfoncer le clou et pour résoudre la difficulté de surcharge de travail au service propreté (qu’il a lui-même créé par cette politique ubuesque !), Jérôme Baloge a lancé une campagne d’affichage 4×3 sur toute la ville. Il s’agit d’un appel au civisme, invitant les habitants à nettoyer eux même leur trottoir et, en particulier (c’est écrit en gros !), à supprimer les herbes folles.
Outre que le coût de cette campagne n’a pas été communiqué, on peut s’interroger sur son efficacité et sur le fond de son message : « chers habitants, il serait préférable que vous fassiez tout de suite votre deuil du service public quotidien : ne comptez plus sur la ville pour nettoyer devant chez vous. Ce serait mieux que vous le fassiez tout seuls… »
Que l’on responsabilise les gens, c’est plutôt une bonne idée au départ : on n’avait d’ailleurs pas attendu le Grand-Phare-de-la-pensée-Balogienne pour cela. Mais c’est mieux de le faire en incitant les citoyens à ne pas salir (ne pas jeter ses déchets, ses mégots, ses chewing-gums par terre, ramasser les déjections de son chien,…), plutôt que de leur demander de se substituer à un service municipal « de base » comme la propreté urbaine. Surtout quand on focalise le message sur les herbes ce qui, primo n’est pas vraiment une salissure (Tu préfères marcher sur un pissenlit ou sur un bon gros caca de chien ?) et secundo risque d’amener un paquet d’habitants à déboucher leur bidon de RoundUp pour en asperger copieusement le trottoir… avec les conséquences que l’on connait sur la santé, la qualité de l’eau et la biodiversité.
D’ailleurs, les plus attentifs d’entre vous ont remarqué que ces affiches anti-herbes-folles ne contiennent même pas un message de prévention invitant à éviter l’utilisation de pesticides. Ni même une incitation à les utiliser avec parcimonie ! Même pas en tout petit en bas de l’affiche, même pas dans une taille de caractère inférieure à celle d’une clause d’exclusion dans un contrat d’un assureur non mutualiste (et donc non niortais. Ou l’inverse ?). Rien. Nada. Walou.
Du coup les plus perspicaces (ou les plus imaginatifs ?) en ont déduit que « Jeremy Roundup Baloge Jr », qui a développé de longue date une passion incommensurable pour l’Amérique du Nord, envisageait peut-être de faire sponsoriser son futur Festival par Monsanto… Ce ne serait plus du mécénat, mais un juste retour des choses !
Pour finir (last but not least !!), Herbicid’ Baloge a fait encore plus fort. Il a engagé de coûteux travaux de « bétonnage » des pieds d’arbres : 30 000€ pour les 15 premiers pieds d’arbres… soit 2000€ par pied d’arbre ! C’est l’équivalent d’un mois de salaire de beaucoup de niortais qui est ainsi jeté, non pas par les fenêtres, mais au pied des arbres.
Un rapide calcul : si Jérôme Monsanto Baloge décidait simplement de poursuivre ce bétonnage jusqu’au bout de l’Avenue de Saint Jean, ce sont 186 arbres qui sont concernés, soit… 372 000 € pour une avenue (ah oui, quand même… !!!).
On compte déjà quelques dizaines de pâtés oranges disséminés dans la ville : Place du Roulage, Avenue de Saint Jean d’Angely, Moulin du Milieu, Place Chanzy, Place Denfert-Rochereau, etc… et apparemment, les balogistes ne se lassent pas : la folie du orange continue (est-ce un appel du pied au Modem pour les futures régionales ??!).
Pire que tout, ce sont des travaux inefficaces en termes d’économies puisque ce ciment, pour rester poreux, doit être régulièrement nettoyé avec des jets haute pression (2)! Bref on ne fait que remplacer un coup de Rotofil par un coup de Karcher : belle opération !… surtout dans une région comme la notre où l’eau est précieuse. Cette démarche est donc, à la fois, inutile et ruineuse : une véritable gabegie !
Et là, même des gens qui se désintéressent totalement des questions écologiques se sont fait entendre pour faire remarquer que l’orange vif n’était pas du meilleur effet et qu’investir de telles sommes pour un objectif aussi discutable était ridicule.
Un peu gênés aux entournures, Michel Pailley a expliqué dans la NR que ce matériau était très bien… avec comme seul justification qu’il a été utilisé il y a 15 ans ! Tout d’abord, on se dit que Michel Pailley a vite et bien pris le pli du Balogisme: tout ce qui nous ramène plus de 15 ans en arrière est forcement bien. Vive la « Niorstalgie » !
« L’avenir, c’est le passé ! » pourrait être la devise du Balogisme… Du coup, les pieds d’arbres en ciment (grand classique des années 80 dans certaines villes) c’est comme les culottes de zouaves, VGE, les corsets ou les pin’s : c’est ce qui se fait chez les gens biens.
Mais c’est oublier un peu vite qu’il y a 15 ans la préoccupation pour la biodiversité urbaine était presque inexistante : ce qui pouvait être une erreur excusable dans les années 80 ou 2000 devient une vraie connerie aujourd’hui que l’on connait l’importance de la flore et de la faune urbaine ! Michel Pailley, qui a une époque se présentait comme un écologiste convaincu, finira-t-il par être comme cet abbé de Cour (dans le film « Ridicule » de Patrice Leconte) capable de démontrer l’existence de Dieu, puis l’instant d’après de démontrer son inexistence ?
Ceux qui ont un peu plus de compassion, auront aussi noté que ses petits camarades (notamment Dominique Six, chargé de la voirie et de la propreté !) ont laissé Michel Pailley sortir de la tranchée tout seul sur ce sujet… A droite, tailler un short à un collègue qui prétend venir de l’écologie, c’est un plaisir qu’on ne se refuse jamais ! En politique non plus, la droite n’est pas favorable à la « biodiversité » (si certains l’ont cru à une époque, les voilà calmés) !
En conclusion cette politique des herbes folles est quasi emblématique du Balogisme : posture politique, démagogie, politique d’affichage sans souci des véritable conséquences, pseudo-économies qui se révèlent être des gabegies sans nom, justifications tirées par les cheveux et com’ à tous les étages.
Du coup, cela méritait bien que l’Observatoire du Balogisme lance une pétition pour demander à M Baloge de… revenir à la raison en matière d’herbes « folles » !
L’équipe de rédaction de l’observatoire
Sarah CHICHE et John VERT